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Trajectoires invisibles : 

Documenter les réseaux spatiaux, de soutien et de logement des migrants sans-abris de Montréal

Ce projet vise à documenter et à analyser les trajectoires spatiales des migrants sans abri à Montréal, un groupe croissant et très vulnérable qui n'a pas reçu suffisamment d'attention dans les recherches existantes sur le logement. Il vise également à explorer leurs réseaux de soutien formels et informels. Dans le contexte de la crise du logement au Canada, les migrants – qu'ils soient résidents permanents, réfugiés, demandeurs d'asile ou sans papiers – sont de plus en plus confrontés à l'itinérance. Cette tendance exacerbe la demande globale sur des systèmes de logement et des services de soutien déjà sous pression. Ces migrants sans abri, en raison de leur nouveau statut, se heurtent à des obstacles spécifiques pour accéder à un logement abordable et aux services sociaux, ce qui aggrave leur vulnérabilité.

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Le problème est critique car les migrants sans-abri ne s'insèrent souvent pas facilement dans les cadres de soutien existants, généralement conçus pour les populations locales. Ces migrants font face à des barrières linguistiques, à la stigmatisation, à l’instabilité économique, et à un accès limité aux programmes gouvernementaux en raison de leur statut d'immigration. Ainsi, ils échappent à la fois aux systèmes de logement social et aux dispositifs d’aide aux sans-abri, entrant en concurrence avec les populations locales sans domicile fixe pour des ressources déjà limitées. L'augmentation du nombre de migrants intensifie la pression sur les marchés du logement, particulièrement dans les centres urbains comme Montréal et d'autres villes canadiennes, où le logement abordable est déjà rare. Face à ces défis, ce groupe croissant et très vulnérable reste largement négligé par les recherches existantes sur le logement, mettant en évidence une lacune critique nécessitant une attention urgente.

Notre équipe adopte une définition exhaustive du terme « itinérance », incluant à la fois ses aspects visibles – tels que les individus vivant dans la rue ou dans des refuges – et ses formes moins visibles, comme le « couch-surfing » ou le fait de résider dans des conditions extrêmement inadéquates ou précaires, telles que des environnements surpeuplés, dangereux ou insalubres. De plus, nous utilisons la définition de la « trajectoire » fournie par Aubry et al. (2021), qui la décrit comme le parcours dynamique et évolutif d'un individu à travers divers contextes résidentiels, réseaux sociaux et espaces géographiques, influencé par des facteurs systémiques, des circonstances personnelles et la disponibilité des ressources.

Questions de recherche

Quels sont les facteurs qui conduisent les migrants à l'itinérance, et quelles sont leurs trajectoires spatiales ?

Quelles ressources (formelles et informelles) les migrants sans-abris mobilisent-ils, et quelle est l’efficacité de ces ressources pour répondre à leurs besoins en matière de logement et autres nécessités ?

Comment les systèmes existants de soutien au logement (gouvernementaux, communautaires et réseaux informels) facilitent-ils ou entravent-ils l'accès des migrants à un logement stable ?

Les activités visant à répondre à ces questions comprennent :

• Cartographier les déplacements spatiaux des migrants sans-abri afin de comprendre comment ils naviguent à travers les espaces urbains et les hébergements temporaires.

• Documenter les réseaux de soutien sur lesquels ils s'appuient, incluant l’aide gouvernementale formelle, les organisations non gouvernementales et les ressources informelles issues des communautés locales.

• Réaliser des entretiens avec les parties prenantes clés, notamment les migrants sans-abris, les prestataires de services sociaux et les représentants gouvernementaux, afin de recueillir des données sur les défis rencontrés et les éventuelles lacunes des politiques publiques.

• Employer la méthode « photo-élicitation » pour permettre aux répondants de cartographier leurs trajectoires passées et actuelles, tout en réfléchissant aux émotions et aux expériences associées aux lieux spécifiques qu'ils ont habités ou fréquentés.

Bailleur de fonds

CMHC-SCHL
Société canadienne d'hypothèques et de logement

Ce projet s'inscrit directement dans plusieurs axes prioritaires de la Stratégie nationale sur le logement (SNL) , notamment le logement pour les personnes les plus démunies et la durabilité du logement communautaire. Cette recherche porte principalement sur les migrants sans-abris, un groupe en pleine croissance, mais mal desservi et mal représenté dans les politiques de logement actuelles. Confrontés à des obstacles spécifiques liés à leur statut juridique, à leur langue et à leur accès aux services sociaux, les migrants comptent parmi les plus vulnérables du système de logement canadien. Ce projet comblera une lacune importante dans la littérature scientifique et les politiques de logement en documentant les trajectoires spatiales de ces migrants sans-abris et en cartographiant les réseaux de soutien qu'ils utilisent.

Organisations partenaires
du projet

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